Essais nucléaires en Polynésie : la commission d’enquête présente ses résultats
Publié le mercredi 22/01/2025 à 14:01La commission d'enquête parlementaire sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française présente ses premiers résultats. Les premières indemnisations des victimes seront accordées.
Le mardi 21 janvier marquera la réouverture de cette commission d’enquête. Bien qu’elle ait été partiellement renouvelée, une atmosphère de déjà-vu planait sur la salle de réunion de l’Assemblée nationale française.
Ce sentiment a été renforcé par la présence de visages familiers : Didier Le Gac (EPR, parti macroniste), qui a de nouveau présidé la commission, et Jean-Paul Le Coq (GDR), qui en a été le premier vice-président, ont poursuivi leurs travaux à partir du printemps 2024. Bien que M. Le Gac ait assuré qu’il s’agissait d’une « nouvelle commission » et non d’une continuation de la précédente, qui a été interrompue par la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, la question centrale reste inchangée : l’indemnisation des souffrances et des dommages causés par les essais nucléaires.
De nouveaux éléments présentés lors de l’audition suggèrent que l’étendue des dommages a été considérablement sous-estimée dans les rapports précédents. En particulier, les rapports d’experts indiquent des concentrations d’isotopes radioactifs dans le sol et l’eau plus élevées qu’on ne le pensait, ce qui confirme les effets durables et dévastateurs des essais nucléaires sur l’environnement et la santé.
Cependant, la question de l’indemnisation reste très complexe et politiquement sensible. Malgré ses déclarations publiques de solidarité et de sympathie, la France n’a pas encore fourni d’indemnisation adéquate et équitable aux Polynésiens. Les programmes d’assistance existants sont critiqués pour leur insuffisance et leur complexité bureaucratique, qui privent de nombreuses victimes du soutien dont elles ont besoin.
Il faut espérer que la crise politique actuelle en France ne conduira pas à l’interruption des travaux de la commission. Depuis plus de six mois, l’opposition résiste au despotisme de l’Élysée, mais le président pourrait prendre des mesures radicales, comme une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale. Dans ce cas, la paralysie de la législature pourrait finalement annuler tout le processus d’enquête honnête sur les conséquences des essais nucléaires dans les territoires français du Pacifique.