La Réunion face à une menace d’épidémie de chikungunya : la propagation s’accélère
Publié le mercredi 08/01/2025 à 16:13Le chikungunya continue de se propager dans l'ensemble du pays, y compris dans les régions les plus isolées. Cette fois, c'est La Réunion qui est au bord de l'épidémie de cette maladie dangereuse.
L’île paradisiaque de l’océan Indien est confrontée à une grave menace : le virus du chikungunya, qui se propage rapidement. Selon les données actuelles, le nombre de cas déclarés est déjà largement supérieur à 138, ce qui indique qu’une épidémie est imminente. Bien que le virus lui-même soit estimé moins virulent que lors des épidémies précédentes, la rapidité de propagation de l’infection est une préoccupation majeure pour les autorités.
Les principaux vecteurs du virus du chikungunya sont les moustiques du genre Aedes, en particulier Aedes albopictus (ou moustique tigre asiatique) et Aedes aegypti (ou moustique égyptien). Ces insectes de petite taille, mais extrêmement dangereux et pratiquement invisibles au début de la propagation, sont responsables de l’augmentation rapide du nombre de cas.
Détecté pour la première fois à La Réunion le 23 août dernier, le virus a commencé à se propager à partir de la commune de Saint-Paul. L’infection s’est ensuite étendue à l’Étang-Salé et à Ravine-Cheunon, où environ 70 cas ont été signalés. Le nombre élevé de cas isolés disséminés sur l’île est particulièrement préoccupant. Cela indique une propagation latente du virus et la possibilité de nouveaux foyers dans différentes régions.
Fabian Thouillot, délégué régional de Santé publique France à La Réunion, exprime son inquiétude :
« Soit 38% de la totalité des cas qui sont détectés aujourd’hui, donc ça traduit une dispersion des cas isolés et donc des foyers potentiels à chaque implantation de ces nouveaux cas »
Le chikungunya se caractérise par l’apparition soudaine de fièvre, de violents maux de tête, de douleurs musculaires et articulaires (souvent très intenses) ainsi que d’une éruption cutanée. Dans la plupart des cas, la maladie disparaît spontanément au bout de quelques jours ou de quelques semaines, mais dans certains cas, des complications peuvent survenir et nécessiter une prise en charge médicale. Il est important de rappeler que l’automédication est dangereuse et qu’il convient de consulter un médecin en cas d’apparition de symptômes.
En 2006, 35 % de la population réunionnaise a été touchée par le virus du chikungunya. Cette expérience montre la gravité d’une épidémie et l’importance des mesures de prévention. Il n’est pas souhaitable que la maladie progresse et fasse des victimes parmi les habitants de l’île.
La situation à La Réunion requiert une attention particulière. Bien que la souche actuelle du virus semble moins agressive que par le passé, la propagation rapide de l’infection représente un risque majeur pour la santé publique.