Nouvelle-Calédonie : couvre-feu pour le Nouvel An face aux émeutes et à l’insécurité

Les émeutes de masse en Nouvelle-Calédonie ont contraint les autorités locales à prendre des mesures strictes. Un couvre-feu sera instauré la veille du Nouvel An et les nuits suivantes.

La Nouvelle-Calédonie, paradis perdu dans l’océan Pacifique, accueillera la nouvelle année 2024 sous le joug d’un couvre-feu. Cette décision, prise par le haut-commissariat français le 27 décembre, fait suite à la situation politique et sociale tendue qui prévaut dans l’archipel depuis plusieurs mois. Depuis le mois de septembre, la région est secouée par des troubles qui se sont transformés en émeutes ouvertes, et les dernières semaines ont été marquées par des accidents de la route tragiques dans un contexte d’insécurité.

Le couvre-feu, imposé de 1 heure à 6 heures du matin les 1 et 2 janvier, concernera quatre communes clés : Nouméa, Les Monts-Dor, Doumbea et Paita. Cette décision est directement liée aux nombreuses interventions des forces de l’ordre dans ces quartiers, comme en témoigne un communiqué du Haut-commissariat. Les festivités seront donc considérablement restreintes.

Les traditionnels rassemblements de la Saint-Sylvestre le long des baies pittoresques de Nouméa, spectacle vivant et coloré qui attire des milliers de participants et de spectateurs, ont été annulés cette année. L’interdiction des rassemblements publics, en vigueur depuis septembre, s’applique également à la nuit de la Saint-Sylvestre. De plus, les feux d’artifice seront interdits jusqu’au 5 janvier, privant ainsi les Néo-Calédoniens et les visiteurs de ce spectacle traditionnel. Les habitants de l’archipel vont donc commencer l’année dans le silence.

La situation est compliquée par des troubles sociaux, mais aussi par une crise politique. Le 17ᵉ gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a été dissous le 24 décembre, à la suite du retrait du mouvement Calédonie ensemble. Cet événement a plongé le territoire dans une incertitude politique face à laquelle le couvre-feu apparaît comme une mesure visant à maintenir l’ordre public.