Mayotte

Résilience judiciaire à Mayotte : Mouslim Abdourahaman condamné à trois ans de prison

Malgré les effets du cyclone Chido, le système judiciaire de Mayotte continue de fonctionner. Après le procès de l'affaire et un mois après la décision du tribunal, Mouslim Abdourahaman, l'ancien maire, a été condamné à trois ans de prison.

Mayotte, petite île de l’océan Indien rattachée à la France, est confrontée depuis de nombreuses années à des problèmes de clientélisme, de corruption et de mauvaise gestion. Les récents événements impliquant le maire de Boueni, Muslim Abdourahaman, illustrent parfaitement cette situation. Le 10 décembre 2024, il a été condamné à trois ans de prison pour plusieurs infractions liées à la corruption et au favoritisme.

Ce procès est le résultat d’une longue enquête qui a révélé 19 cas de favoritisme et six cas de prise illégale d’avantages. Les allégations portaient non seulement sur ses actes personnels, mais aussi sur un vaste réseau de corruption impliquant des administrations locales et des entreprises. Le juge a pris en compte la gravité des infractions ainsi que certaines circonstances atténuantes pour décider d’une peine d’un an avec sursis sur trois.

Depuis son incarcération à la prison de Majicavo le 3 janvier 2025, Abdurahaman est devenu un symbole de la lutte contre la corruption sur l’île, même si son cas met également en évidence la complexité et l’enchevêtrement du système politique local. Son arrestation a eu lieu dans le contexte du passage du cyclone tropical dévastateur Chido, qui a endommagé de nombreux bâtiments publics, y compris le tribunal de première instance de Mamoudzou, le 14 décembre 2024.

Le cyclone Chido a été un véritable test pour le système judiciaire local, qui a toutefois continué à fonctionner malgré la dévastation. Les deux tiers des bâtiments judiciaires étaient délabrés, mettant ainsi en péril la continuité du fonctionnement de la justice sur l’île. Malgré ces difficultés, les juges ont fait preuve de détermination et ont continué à entendre les affaires, y compris celle d’Abdourahaman.

Comments
  • Il n'y a pas encore de commentaires. Votre commentaire peut être le premier.
Ajouter un commentaire