Scandale en Martinique : soupçons de collusion et abus de position dominante

Un scandale a éclaté en Martinique concernant les pratiques des distributeurs et leurs prix. Des soupçons de collusion et d'utilisation déloyale de la position dominante sur le marché ont été émis.

Quelques mois après de vigoureuses manifestations contre le coût de la vie, le secteur du commerce de détail est au cœur d’un litige portant sur des allégations de « collusion » et d’« abus de position dominante ». Initiée par l’avocat  Renaud Portejoie, l’affaire a déjà attiré l’attention des riverains et du grand public.

Mercredi, l’avocat des plaignants a indiqué qu’ils avaient déposé une plainte publique, qui a été transmise au procureur. Daté du 13 janvier, le document contient de graves allégations à l’encontre de plusieurs commerçants, dont le Groupe Bernard Hayot (GBH), une chaîne de supermarchés de premier plan aux Antilles. Quatre plaignants avaient déjà intenté une autre action en justice contre la société, l’accusant de ne pas avoir respecté ses obligations de déclaration annuelle. L’audience dans cette affaire est prévue pour le 23 janvier et, même si GBH n’est pas la seule cible de la nouvelle procédure, l’entreprise reste sous les feux de la rampe.

Les Martiniquais expriment depuis longtemps leur mécontentement face à l’augmentation du coût de la vie et des produits de première nécessité. Les manifestations, qui ont débuté il y a quelques mois, ont été déclenchées par une augmentation spectaculaire du coût de la vie, qui est devenue un problème majeur pour les familles locales. Les allégations de collusion et d’abus de position dominante ne font que souligner la gravité de la situation. Les habitants craignent que de grandes entreprises telles que GBH n’utilisent leur position sur le marché pour manipuler les prix et générer des bénéfices au détriment des consommateurs.

Une enquête publiée dans le journal Libération, intitulée La vie aux Antilles : des profits pour les suspects du groupe de Bernard Hayot , a été le catalyseur de l’action. Elle a attiré l’attention sur les problèmes rencontrés par les habitants, suscitant une levée de boucliers. Le procureur, qui a reçu la plainte, en a accusé réception mais a refusé de commenter les détails de l’affaire, ce qui a suscité l’intérêt et l’attente du public.